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Prévisions S&P 500 : vers une poursuite de la hausse en 2025 ?

Un indice qui grimpe alors que tout devrait le freiner : voilà le paradoxe du S&P 500 depuis quinze ans. Qui aurait parié, en 2010, sur une ascension aussi spectaculaire malgré les tempêtes politiques, économiques et technologiques ? Wall Street, fidèle à sa réputation, continue d’échapper aux pronostics prudents et d’avancer là où d’autres hésitent.

Mais derrière la fête, une interrogation s’installe : la vague qui porte les marchés américains peut-elle vraiment continuer à rouler en 2025 ? Entre l’élan furieux de l’intelligence artificielle, la valse hésitante des taux d’intérêt et la passion pour les géants technologiques, personne ne se risque à prédire quand — ni comment — le souffle de Wall Street retombera.

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Le S&P 500 en 2024 : un bilan contrasté et des signaux à surveiller

L’année écoulée n’a pas ressemblé à un long fleuve tranquille. Le S&P 500 a franchi la barre symbolique des 5 000 points, un exploit en apparence. Mais derrière cette envolée, le moteur principal s’appelle technologie, et plus précisément Nvidia, dopée par l’enthousiasme autour de l’intelligence artificielle et la demande explosive de semi-conducteurs.

En dehors de ces locomotives, le paysage boursier a révélé de sérieux écarts. Les actions américaines hors secteur tech ont connu une progression nettement moins éclatante. Plusieurs secteurs cycliques n’ont pas tenu la cadence escomptée, avec des bénéfices à la traîne. Les derniers indices du Conference Board ont souligné une confiance des ménages hésitante, pendant que l’inflation continuait d’alimenter les doutes des investisseurs.

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  • La croissance de l’économie américaine demeure robuste, mais quelques signes de ralentissement s’invitent dans le débat sur la suite du rallye boursier.
  • L’inflation recule, certes, mais reste au-dessus des attentes de la Fed, ce qui tempère les espoirs d’une baisse rapide des taux directeurs.

Dans ce contexte, le marché guette la capacité des indices US à trouver d’autres relais hors technologie. La moindre déclaration d’une banque centrale suffit à faire trembler ou bondir les cours, tant les équilibres semblent fragiles.

Quels facteurs pourraient façonner la tendance en 2025 ?

Pour l’année à venir, l’avenir du S&P 500 se jouera sur plusieurs fronts. Les investisseurs scrutent chaque geste de la Fed et de la BCE : le débat sur les taux d’intérêt reste le nerf de la guerre. La Fed avance avec circonspection, surveillant une inflation qui se tasse lentement, pendant que la croissance américaine tient bon. La BCE, quant à elle, doit composer avec une zone euro en panne d’élan, ce qui complique toute décision monétaire.

  • Un assouplissement monétaire orchestré par les grandes banques centrales pourrait redonner de l’oxygène aux marchés actions, en stimulant le crédit et en allégeant le coût du capital.
  • Mais si l’inflation s’entête ou si le marché du travail américain redevient turbulent, l’optimisme pourrait vite se dissiper.

Un autre facteur, rarement absent : la politique. L’élection présidentielle américaine de novembre 2024 plane comme une ombre sur les marchés. Un possible retour de Donald Trump, ou l’arrivée d’une nouvelle équipe à la Maison Blanche, risquent de rebattre les cartes de la politique commerciale. Les craintes de hausse des droits de douane et de tensions avec la Chine alimentent déjà la nervosité. Pour les investisseurs, cela signifie une visibilité réduite sur les rendements attendus en 2025.

Entre les projections de PIB américain et les prévisions de l’OCDE, les boussoles ne manquent pas. Mais la moindre déclaration d’un banquier central ou d’un dirigeant politique peut, en un instant, faire basculer la tendance du marché.

Scénarios de poursuite haussière : entre optimisme et vigilance

Le scénario dominant pour 2025 penche vers une continuation de la hausse du S&P 500. La dynamique des actions américaines et la croissance attendue des bénéfices nourrissent ce sentiment. L’appétit pour le risque est loin de s’éteindre, porté par la puissance de feu des géants technologiques, les fameux Mag-7 (Microsoft, Apple, Google, Amazon, Meta, Nvidia, Tesla), qui promettent encore une croissance à deux chiffres de leurs profits.

Mais tout n’est pas gravé dans le marbre. Les embardées ne sont jamais loin :

  • Le risque de taux d’intérêt demeure : une Fed plus restrictive, au moindre sursaut inflationniste, pourrait rebattre les cartes.
  • L’incertitude politique, notamment sur la politique commerciale américaine et les droits de douane face à la Chine, reste un caillou dans la chaussure des marchés.
  • L’essor de nouveaux actifs comme le Bitcoin, qui attire une part croissante des investisseurs, pourrait détourner des capitaux du marché actions traditionnel.

Les estimations de croissance des bénéfices pour l’ensemble de l’indice restent solides, mais la dispersion sectorielle s’accentue. Certains secteurs comme l’énergie ou la finance pourraient bien refaire surface si les taux d’intérêt se stabilisent. En attendant, la bourse américaine oscille entre confiance, portée par la technologie, et prudence face aux risques économiques et géopolitiques.

marché boursier

Ce que les investisseurs doivent retenir pour anticiper l’année à venir

Prévoir l’évolution du S&P 500 implique de jongler avec une multitude de risques et de potentiels catalyseurs. Pour 2025, vigilance et adaptation seront les maîtres-mots, tant la volatilité s’installe dans la durée.

Les risques géopolitiques se font plus pressants. Élections américaines, incertitudes sur le commerce mondial, fragilité persistante de certaines économies émergentes : chaque événement peut déclencher des secousses. Les risques monétaires ne sont pas en reste, avec une Fed sous le feu des projecteurs et une BCE en quête de cap. Les devises, de leur côté, amplifient les mouvements de part et d’autre de l’Atlantique.

  • La concentration de la performance sur quelques géants technologiques pose la question de la solidité de la hausse : les risques sectoriels s’aiguisent.
  • Quant aux marchés privés, souvent présentés comme des refuges, ils ne sont pas à l’abri d’une correction brutale si la liquidité venait à manquer.

Sur le front européen, la France et ses voisines poursuivent leur désinflation à petits pas, mais peinent à raviver leur croissance. Ce décalage avec les États-Unis pourrait bien entraîner une redistribution des flux d’investissement entre les secteurs et les régions.

À l’horizon 2025, la prudence s’impose. Diversifier, rester à l’écoute des signaux faibles, refuser l’immobilisme : autant de réflexes indispensables, car à Wall Street comme ailleurs, la prochaine surprise n’est jamais très loin.

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